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5 avril 2017

Santísima trinidad... au nom de dieu

Dans le sud du Paraguay, vous avez rendez-vous avec l’Histoire. Proche d’Encarnación, les vestiges d’une autre époque se dressent face à vous et vous ramènent plus de quatre siècles en arrière, au temps des missions de la Compagnie de Jésus. De cette époque-là demeurent des témoignages importants tels que les ruines de Santísima Trinidad et Jesús de Tavarangue, déclarées Patrimoine de l’Humanité par l’Unesco.

Un Jésuite à la tête

de l’Eglise catholique

La Compagnie de Jésus aura attendu 473 ans pour voir l’un des siens être élu pape. En 2013, le cardinal argentin Jorge Mario Bergoglio devient le nouveau souverain pontife après la renonciation de Benoît XVI. Il prend le nom de François, devenant ainsi le premier jésuite à diriger l’Eglise catholique.

Mission d’évangélisation des Guaranís

En 1610, les jésuites, arrivés depuis quelques dizaines d’années déjà au Paraguay, établirent leur première mission chez les indiens Guaranís. Avec comme objectif de les évangéliser, mais aussi de les préserver du système colonial de l’encomienda où ils étaient réduits à l’état de quasi-esclaves. Les jésuites fondèrent ainsi des « réductions » - de reducere : regrouper en latin - c’est-à-dire des territoires qui regroupaient les populations indigènes pour mieux les intégrer au système politico-économique et favoriser la propagation de la foi. De 1609 à 1627, une trentaine de réductions organisa la vie de 150 000 Guaranís, du nord de l’Uruguay au sud-est du Paraguay en passant par le Brésil et l’Argentine. Ce système perdura jusqu’à la seconde moitié du 18e siècle, où la jalousie des colons, privés de main d’oeuvre gratuite, entraîna la chute des jésuites, accusés de vouloir créer un État dans l’État. Ainsi, en 1767, le roi d’Espagne, Charles III, chassa la Compagnie de Jésus de ses colonies et les missions furent détruites.

Ad majorem Dei gloriam

Fondée en 1540 par Ignace de Loyola, la Compagnie de Jésus est l’une des plus importantes composantes de l’Eglise. Cet ordre religieux est actuellement le deuxième en terme d’effectifs, derrière les franciscains, et devant les dominicains, avec près de 19 000 membres à travers le monde. Les jésuites ont la réputation d’être des intellectuels au sein de l’Eglise. Ils le doivent à leur formation qui dure quinze ans, avec des cours de théologie, de philosophie ou encore de sciences. En plus des trois voeux habituels (pauvreté, chasteté et obéissance au supérieur), le jésuite a également prononcé un voeu d’obéissance absolue au pape et à Dieu. La devise des jésuite étant « Ad majorem Dei gloria » (Pour la plus grande gloire de Dieu). Dès sa création, la Compagnie de Jésus s’était donné une vocation d’évangélisation. Les jésuites ont ainsi été nombreux à partir vers l’Asie, l’Afrique ou l’Amérique latine.

Les ruines de Santísima Trinidad del Paraná

Parmi ces missions ou « réductions », celle de Santísima Trinidad del Paraná, à une trentaine de kilomètres au nord-est d’Encarnación, est sans conteste l’une des mieux préservées. Etablie en 1706, cette mission jésuite a été construite selon un plan propre à toutes les missions : une grande place centrale où se dresse une croix, bordée sur trois côtés par les maisons des indigènes, tandis que sur le quatrième s’élèvent l’église, le cimetière et le logement des religieux. Tout autour, les cultures (plantations de maté, champs de canne à sucre) étaient exploitées sur un mode communautaire. En 1728, la mission Trinidad comptait 3000 indigènes guaranís et était animée par deux jésuites.

Les ruines de la "réduction" de la Santísima Trinidad del Paraná

 Les ruines de la casa de indígenas (la maison des indigènes), à la Santísima Trinidad

Les vestiges de la Iglesia mayor (Santísima Trinidad)

La mission Jesús de Tavarangue

La mission Jesús, créée par le frère catalan José Grimau, se situe à une dizaine de kilomètres de Trinidad. La construction de son église, de 60 mètres sur 24, débuta à partir de 1756, mais fut interrompue par l’expulsion des jésuites en 1768 et ne fut jamais terminée.

Les ruines de l'église de la mission Jesús de Tavarangue, vue de l'extérieur

L'église de Jesús de Tavarangue, vue de l'intérieur

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