L’Amérique latine, terre de légendes. Voici l’histoire de l’amour contrarié de Tarobá et Naipí, qui fut à l’origine de la création des Chutes d’Iguazú, aujourd’hui l’une des sept merveilles naturelles du monde.
Il y a bien longtemps, les tribus guaranies vivaient en paix, sur des terres fertiles baignées par le fleuve Iguazú. Ces eaux étaient habitées par le dieu M’Boi, fils de Tupá, qui avait la forme d’un monstrueux et gigantesque serpent. Tous les ans, en échange de sa protection, le dieu M’Boi exigeait le sacrifice de la plus belle jeune fille de la tribu.
Une année, ce fut Naipí, fille du grand chef Igobi, qui fut choisie pour être donnée en offrande à M’Boi et jetée dans le fleuve. Mais des tribus voisines vint un valeureux guerrier, nommé Tarobá. Il tomba amoureux de Naipí et décida d’aller parler à son père et aux anciens afin de l’épargner. En vain… Alors, le jeune homme, n’écoutant que son courage, décida de l’enlever pour la sauver d’une mort certaine.
La veille de la cérémonie, alors que la fête battait son plein - et que le chef Igobi et le chaman buvaient la traditionnelle boisson appelée « cauim » et où les guerriers dansaient - Tarobá prit Naipí et s’enfouit en canoë. Personne ne se rendit compte de la disparition de la jeune fille, à l’exception du dieu M’Boi. Ce dernier, furieux, les poursuivit et sa colère fut si grande qu’il donna un grand coup de queue qui fit rompre le lit du fleuve en deux parties : l’une s’élevant très haut et l’autre s’effondrant dans les profondeurs de la terre. Ainsi, furent créées les chutes d’Iguazú.

Tarobá et Naipí, les deux amants, subissent les foudres du dieu M'Boi.


Pour l'amour de Naipí
Les deux amoureux tombèrent alors dans les chutes et moururent. Mais cela ne suffit pas à calmer la colère du dieu M’Boi. Il décida d’un châtiment qui durerait l’éternité. Naipí fut transformée en roche au milieu du fleuve, condamnée à être fustigée par la furie des eaux, là où le courant est le plus fort. Tarobá fut transformé en palmier au pied de sa dulcinée pétrifiée, pouvant ainsi la contempler, sans jamais pouvoir la toucher. Le dieu M’Boi creusa ensuite une grotte derrière les chutes - la Garganta del Diablo (la Gorge du Diable) - afin de veiller à ce que les amants ne s’unissent plus jamais.
La légende raconte que parfois, les jours de grand soleil apparaît un arc-en-ciel reliant l’arbre à la pierre, permettant ainsi à Tarobá et Naipí de s’unir, malgré le châtiment du dieu.
Reportage vidéo à voir : Iguazú, merveille des Tropiques